Important
Article vieux de 3 ans et plus
Un chercheur québécois à la tête d'une mobilisation internationale dans la lutte contre l'obésité abdominale
Le Dr Jean-Pierre Després, directeur adjoint de la recherche en cardiologie à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval, professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval et directeur scientifique de la Chaire internationale sur le risque cardiométabolique, présidera un important comité de la Société internationale d’athérosclérose sur les risques pour la santé associés à la graisse viscérale. Cette rencontre, dont le but est de faire le point sur cette graisse abdominale interne, invisible à l’oeil, qui est la plus dangereuse pour la santé, se déroulera à Prague, le 24 avril prochain, en compagnie de plusieurs experts et chercheurs internationaux.
Les travaux du Dr Després ont permis de démontrer le lien entre une forme spécifique de surpoids, l’obésité viscérale, et le risque de maladies chroniques, comme le diabète et les maladies cardiovasculaires. Pionnier dans ce domaine, il a d’ailleurs été le premier à la fin des années 80 à suggérer que la graisse viscérale, mesurée par technique d’imagerie, est la plus étroitement associée aux maladies chroniques, et ce, indépendamment du poids corporel. « Nos études nous indiquent que même si quelqu’un a un poids santé, établi par exemple selon l’indice de masse corporelle, la présence de graisse viscérale peut comporter un important risque sur la santé », indique le Dr Després.
Au cours des 30 dernières années, plusieurs autres études, réalisées aux États-Unis, en Europe et en Asie, ont permis de confirmer les risques associés à la graisse viscérale. Ces recherches ont démontré qu’au moins 20 % de la population ayant un poids santé est à risque de développer des maladies chroniques. Selon le Dr Després, « le poids santé est donc un concept dépassé. Il faut maintenant réfléchir aux meilleurs moyens de mesurer cette graisse interne, comme la mesure du tour de taille et du taux de triglycérides dans le sang, et sensibiliser les professionnels de la santé et la population aux liens entre la graisse abdominale et les problèmes de santé. »
Cette réunion constitue ainsi le début d’une démarche de mobilisation internationale majeure visant à prendre position face à cet enjeu de santé publique et à proposer des recommandations formelles pour changer la pratique médicale et améliorer la santé de la population.