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Un antidiabétique qui a du muscle

4 février 2016

Un nouveau pas vers un traitement inédit de maladies, comme la résistance à l’insuline et le diabète de type 2, vient d’être franchi avec la publication d’un brevet américain déposé par Dr André Marette, chercheur au Centre de recherche de l’IUCPQ et professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval, et par son collaborateur Phillip White. Ce brevet vise l’utilisation d’une molécule dérivée d’un acide gras oméga-3 pour améliorer la régulation du glucose sanguin, un élément crucial à une bonne santé métabolique.

Le laboratoire d’André Marette travaille depuis plusieurs années sur cette molécule, appelée protectine DX (PDX). En 2014, le professeur Marette et le doctorant Phillip White publiaient dans Nature Medecine une étude démontrant que la PDX stimule la production et la libération d’interleukine-6 (IL-6) par les cellules musculaires. L’IL-6 musculaire agit sur deux plans: elle favorise la captation du glucose sanguin par les muscles et elle active une protéine qui réduit la production de glucose par le foie. «Le résultat final est que la glycémie est mieux contrôlée», résume le professeur Marette.

Les problèmes glycémiques sont à la source de plusieurs maladies métaboliques, rappelle le chercheur. Ils sont associés à des processus inflammatoires qui mènent à la résistance à l’insuline, au syndrome métabolique, au diabète de type 2, à l’hypertension et aux maladies cardiovasculaires. «L’intérêt du PDX est qu’il agit directement sur les muscles, signale le professeur Marette. En fait, il reproduit ce qui se passe lorsqu’une personne fait de l’activité physique. Il faut préciser qu’il ne s’agit pas d’un substitut à l’activité physique parce que l’exercice procure des bienfaits cardiovasculaires et hormonaux qui vont au-delà de ses effets métaboliques sur les muscles.»

Le brevet américain vise donc à protéger le recours au PDX pour le contrôle de la glycémie et la suppression des processus inflammatoires qui conduisent aux maladies métaboliques. «Ce qui fait l’originalité de cette molécule est qu’aucun autre médicament antidiabétique n’exploite ce mécanisme au niveau musculaire, souligne le chercheur. Son efficacité sur le contrôle de la glycémie serait comparable à celle de certains médicaments actuellement prescrits aux malades.» Par ailleurs, le brevet fait mention du recours au PDX pour faciliter la captation du glucose pendant l’exercice et pour faciliter la récupération musculaire après un effort intense.

Les travaux menés par l’équipe du professeur Marette sur des animaux de laboratoire indiquent que le PDX produit des effets sur la glycémie non seulement par la voie pharmacologique, mais aussi par la voie nutritionnelle, c’est-à-dire la consommation d’acides gras oméga-3. «Ce traitement du diabète pourrait être grandement accéléré si la voie nutritionnelle s’avère suffisamment efficace pour augmenter la production de PDX, estime le chercheur. Peu importe la voie qui sera privilégiée, l’important est de rendre ce traitement accessible aux personnes qui en ont besoin.»

Source : Université Laval


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