Communiqué

Communiqué | Nouvelle définition de l’obésité : bien plus qu’un excès de poids

Québec, le 15 janvier 2025 – Avec plus d’un milliard de personnes vivant avec un surplus de poids dans le monde, l’obésité s’avère un enjeu de santé publique majeur. C’est pourquoi il était urgent de définir un cadre diagnostique qui puisse permettre d’identifier les situations où l’obésité est un facteur de risque et quand elle représente une véritable maladie.

Une Commission sur l’obésité mise sur pied par la revue médicale The Lancet Diabetes & Endocrinology impliquant 56 experts internationaux, dont le docteur Jean-Pierre Després, chercheur à l’Institut universitaire de cardiologie et pneumologie de Québec (IUCPQ-ULaval) propose une nouvelle définition de l’obésité. Fondée sur des données probantes, cette définition distingue « l’obésité préclinique », un état d’excès de poids sans impact significatif sur la santé, mais avec un risque accru de développer des complications à long terme, de « l’obésité clinique », une maladie chronique caractérisée par des symptômes ou des dysfonctions d’organes causés directement par l’excès de graisse.

« Pendant longtemps, l’obésité a été définie par un simple excès de poids, mesuré par l’indice de masse corporelle (IMC), une mesure indirecte et imparfaite de la quantité de graisse corporelle. Cette approche ne tient pas compte de la complexité et de l’hétérogénéité de cette condition. Certaines personnes avec un diagnostic d’obésité établi sur la base de leur poids corporel peuvent malgré tout jouir d’une bonne santé, tandis que d’autres souffrent de maladies chroniques directement liées à un excès de graisse corporelle », explique Dr Jean-Pierre Després.

« Ce nouveau concept d’obésité clinique vise à résoudre l’éternel débat sur la définition et le diagnostic traditionnels de l’obésité qui cause préjudice à la pratique clinique et aux politiques de santé. Elle va également permettre aux personnes vivant avec une obésité de recevoir des soins à la fois basés sur des données probantes et adaptés à leur état de santé spécifique », ajoute Dr André Tchernof, directeur de l’axe de recherche en Obésité, diabète de type 2 et métabolisme à l’IUCPQ-ULaval.

L’obésité, une maladie ou pas?

L’obésité peut avoir des implications très variables sur la santé. Ainsi, elle peut être un signe d’une autre maladie sous-jacente (hypothyroïdie, maladie de Cushing), une conséquence de l’usage de certains médicaments (corticostéroïdes, antidépresseurs, antipsychotiques). Elle peut également représenter une condition avec une santé préservée (obésité préclinique) ou une maladie due à l’impact spécifique d’une adiposité excessive sur divers organes, par exemple le foie gras ou l’insuffisance cardiaque (obésité clinique).

« Étiqueter toute obésité comme une maladie (définition générale) est inapproprié et peut conduire à un surtraitement. Cependant, reconnaître que l’obésité peut provoquer une maladie distincte et mesurable chez certains individus fournit une justification claire pour la classification des maladies et une intervention clinique appropriée », mentionne Dre Marie-Philippe Morin, clinicienne-chercheuse à l’IUCPQ-ULaval.

« Cette nouvelle définition de l’obésité marque un tournant dans la prise en charge de cette maladie complexe. Cette avancée scientifique ouvre la voie à de nouvelles perspectives pour améliorer la santé et le bien-être des personnes concernées, par une meilleure prise en charge, une lutte plus efficace contre la stigmatisation reliée au poids et des politiques de santé publique plus adaptées », conclut-elle avec enthousiasme.

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Pour information ou entrevue :
Josée Morissette
Conseillère en communication-relations publiques
Équipe-conseil en communication et relations publiques
Institut universitaire de cardiologie et pneumologie de Québec — Université Laval
josee.morissette.iucpq@ssss.gouv.qc.ca
www.IUCPQ.ca

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Une avancée majeure dans la lutte et la prévention des maladies cardiovasculaires

Une équipe de chercheurs de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ-ULaval) a fait une découverte révolutionnaire qui pourrait transformer le traitement des maladies cardiovasculaires. Publiée dans le prestigieux journal Science Translational Medicine, cette étude met en lumière le rôle crucial de l’enzyme ATP-citrate lyase (ACLY) dans le développement de l’athérosclérose et d’autres maladies cardiovasculaires.

L’ACLY, une enzyme clé du métabolisme cellulaire, est impliquée dans la production de lipides nécessaires à la croissance et à la réparation des parois des vaisseaux sanguins. Mais son influence va bien au-delà : elle régule aussi des processus vitaux comme la réparation de l’ADN et l’expression des gènes, des éléments essentiels pour la santé vasculaire.

Ces découvertes ouvrent la voie à des approches totalement nouvelles pour freiner le remodelage vasculaire et prévenir les complications des maladies coronariennes, l’une des premières causes de mortalité dans le monde.

« Ceci représente un tournant majeur dans notre compréhension des maladies cardiovasculaires, il pourrait bientôt être possible de réduire les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, mais aussi ralentir la progression de ces maladies », déclare Dr Yann Grobs, étudiant au post-doc sous la direction de Dr Olivier Boucherat du groupe de recherche en hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) à l’IUCPQ-ULaval.

Un espoir pour des millions de patients

Les maladies cardiovasculaires constituent l’une des principales causes de mortalité dans le monde. Les résultats de cette étude offrent un nouvel espoir pour des millions de personnes souffrant de ces maladies.

« Nous sommes maintenant convaincus que dans un avenir rapproché, nous pourrons accélérer le développement de traitements innovants qui amélioreront considérablement la qualité de vie des patients », a-t-il ajouté.

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