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Dr Gilles O'Hara, cardiologue à Québec: l'un des pionniers de l'électrophysiologie
Yves Therrien, du journal Le Soleil, s’est entretenu récemment avec le Dr Gilles O’Hara, cardiologue électrophysiologiste à l’Institut, pour discuter de sa carrière et de l’évolution du secteur de l’électrophysiologie au Québec. Voici donc le portrait du Dr O’hara, un homme de passion et l’un des pionniers de l’électrophysiologie.
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Lorsqu’un patient souffrait d’arythmie cardiaque, le Dr Gilles O’Hara avait une chance sur deux de le voir à son cabinet de consultation. Il n’y avait que deux cardiologues en électrophysiologie dans l’Est-du-Québec dans les années 90. Maintenant, les possibilités sont d’une sur 10, puisque d’autres cardiologues ont été formés dans cette surspécialisation.
Natif de Laval, dans la grande région de Montréal, le Dr O’Hara a fait ses études de médecine à Montréal et à Sherbrooke pour une partie de sa spécialisation en cardiologie, avant de faire sa surspécialisation en électrophysiologie. « Nous étions deux au Québec, se souvient-il. Il y avait Marcel Gilbert à l’Hôpital Laval, le pionnier de la profession, et moi au CHU de Sherbrooke. Lorsqu’il m’a recruté, je ne connaissais pratiquement rien de Québec, à part le parlement, le mont Sainte-Anne et le Vieux-Québec. J’ai choisi Québec à cause des possibilités de créer un centre spécialisé. »
L’Hôpital Laval, aujourd’hui l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval, s’est taillé une place importante au pays, notamment pendant la période où le Dr O’Hara a été chef du service d’électrophysiologie.
Il a choisi la médecine lorsqu’il était en deuxième secondaire. À 14 ans, il a dû être opéré à l’hôpital Sainte-Justine à cause d’une malformation à un pied. « J’ai été tellement impressionné par les médecins et par tout le personnel soignant que j’ai fait mon choix de carrière à ce moment-là», affirme-t-il. Dans sa famille, aucun médecin, que des professeurs, ajoute-t-il. À ses débuts en médecine, il voulait devenir chirurgien cardiaque à cause des transplantations qui faisaient la une des médias à l’époque. Mais, lors de son internat, il a plutôt choisi la cardiologie parce que cela lui paraissait une discipline plus vaste et plus diversifiée. Il avait un intérêt pour la science et la recherche, mais aussi pour la technique, de sorte que l’électrophysiologie s’est pratiquement imposée d’elle-même. « Le coeur, c’est le centre du corps humain. Ça me fascine toujours. Et lorsque l’on rencontre un patient qui a un problème cardiaque, on touche l’humain rapidement. Le contact humain, la relation humaine est le centre de ma pratique. J’ai cessé la recherche fondamentale parce que les rencontres avec les patients me manquaient », avoue-t-il.
Toujours aussi passionné
À 57 ans, il se dit toujours aussi passionné par son travail qu’au tout début de sa carrière. « J’ai une très bonne rémunération, mais on ne peut pas faire ce genre de profession uniquement pour l’argent. Il faut avoir la passion de la profession et le goût de rencontrer les gens. Personne à la maison ne m’a entendu me plaindre ou dire que ça ne me tentait pas d’aller travailler », confie-t-il.
Sa passion, il l’a aussi engagée dans les solutions administratives pour trouver des solutions au gaspillage des ressources dans les produits et les fournitures en cardiologie. À son avis, la plus basse soumission conforme est un non-sens. Avec un groupe dans une table de réflexion sur les achats, il a mis de l’avant les critères de qualité avant les coûts les plus bas. « Nous avons négocié avec les fournisseurs pour obtenir les meilleurs produits au meilleur prix, parce que les pacemakers et les défibrillateurs doivent être sans faille pour améliorer la qualité de vie des patients. Il faut d’excellents produits à des prix raisonnables et les fournisseurs font encore des profits », estime-t-il. Or, en peu de temps, la facture pour le matériel a chuté de 50 %. Si cela a été possible, c’est qu’il y a toujours eu une relation de confiance et une très bonne collaboration avec les autorités de l’hôpital, « pour faire plus avec moins, dans d’excellentes conditions », conclut Gilles O’Hara qui préside l’Association des cardiologues du Québec depuis plusieurs années.
Et à part la médecine?
La famille et les repas ensemble et la pêche, c’est la priorité du Dr Gilles O’Hara. Au début de sa carrière, les repas en couple étaient aussi prioritaires pour sa femme. Des repas chauds pris ensemble. Alors, pas de micro-ondes dans la maison. « À cause de mes horaires, je ne pouvais jamais me libérer à temps pour le souper, raconte-t-il en souriant. Après le troisième soir, le micro-ondes est apparu dans la cuisine pour que je fasse réchauffer mes plats! » Sa conjointe s’est habituée aux horaires atypiques et aux heures de garde sur appel. Toutefois, les deux ont une passion commune : la pêche à la ligne en rivière ou sur les lacs avec le bateau du couple, La Perle d’O, le O pour « O’Hara ».
Saumon de 27 livres
Cet été, il y a eu l’expédition sur le lac Ontario avec un couple d’amis. Son ami a pris un saumon de 27 livres dans le lac. Sinon, ce sont les séjours dans des pourvoiries pour la pêche à la truite, notamment dans les lacs de l’île d’Anticosti, aux Portes-de-l’Enfer dans le Parc des Laurentides, ou ailleurs au Québec. Et aussi la pêche au saumon à Natashquan et sur d’autres rivières de la Basse-Côte-Nord. « Ma femme est parfois plus patiente que moi, les jours où ça mord moins, ajoute M. O’Hara. Elle me demande de continuer de pêcher encore un peu! » Et la famille a encore toute sa place dans la vie du père de famille. Bien que trois des quatre enfants n’habitent plus la maison paternelle, toute la famille s’est retrouvée récemment en voyage en Italie.