Début
1900
Les origines de l’Hôpital Laval
La tuberculose est une des maladies les plus dangereuses de l’époque. Elle entraîne la mort d’environ 200 habitants par 100 000. La contagion se répand facilement puisqu’aucun traitement efficace, ni organisme de traitement existe à Québec. Le repos physique et mental, la cure d’air pur et une nourriture variée et agréable sont les seuls moyens connus pour combattre le bacille tuberculeux.
Devant cette situation, et à cause de la popularité croissante des sanatoriums, un médecin de l’Hôtel-Dieu de Québec, le docteur Arthur Rousseau, décide, avec des collaborateurs, de lancer un projet de sanatorium. En 1912, la Société de patronage de l’Hôpital des tuberculeux de Québec voit le jour.
1912
Les pionniers de l’Hôpital Laval
Arthur Rousseau est né à Saint-Casimir-de-Portneuf le 19 août 1871. Il fait ses études à Québec et obtient son doctorat en médecine en 1895. À partir de 1912, le docteur Rousseau s’occupe de façon très active des soins et du traitement de la tuberculose. La Société de patronage de l’Hôpital des tuberculeux de Québec qu’il fonde est ainsi à l’origine de l’Hôpital Laval, grâce aux fonds qu’il recueille à cette fin. Il a été actif pour le soin des malades et l’enseignement jusqu’à sa mort, survenue le 14 janvier 1934.
Honorine Lecours est née le 2 avril 1860. Elle entre en communauté chez les Sœurs de la Charité de Québec le 24 janvier 1877. En 1914, le docteur Arthur Rousseau sollicite l’aide des Sœurs de la Charité de Québec pour son œuvre de combattre la tuberculose et c’est sœur Marie-Auxiliatrice qui est désignée comme directrice du premier hôpital de la rue des Prairies. Elle prépare ainsi la naissance de l’Hôpital Laval. Sœur Marie-Auxiliatrice est décédée à Québec, à la Maison Généralice, le 6 janvier 1935.
1915
L’accueil des premiers patients
La Société de patronage de l’Hôpital des tuberculeux de Québec recherche un site près de la ville pour y implanter son sanatorium. L’air pur doit y abonder et l’environnement paysager doit favoriser le repos et la détente. En attente de ce site idéal, la société s’installe dans l’Hôpital Civique de Québec, alors désaffecté et baptisé Notre-Dame-de-Bon-Secours. Situé au 8, rue des Prairies, les premiers malades y sont accueillis le 15 novembre 1915.
La société conclut une entente avec les révérendes Sœurs de la Charité de Québec. Selon cette entente, les sœurs s’engagent à assurer l’entretien de l’hôpital temporaire et à y prodiguer les soins aux malades. Cinq religieuses, dont Sœur Marie-Auxiliatrice, sont affectées au nouvel hôpital.
1916-1920
Le déménagement à Sainte-Foy
Soucieuse de vouloir accueillir davantage de malades et de tuberculeux, la société décide en 1916 de construire un hôpital sur les terres acquises en 1915 à Sainte-Foy. Débutent alors les travaux de construction d’un premier pavillon, soit le pavillon Laval. Sa construction se termine en 1918 et est inaugurée en juin de la même année. Les Sœurs de la Charité poursuivent leur mission curative dans le nouvel hôpital qui compte maintenant 120 lits.
En 1919, l’hôpital fait l’achat d’une ferme à proximité afin de pouvoir compter sur un approvisionnement en nourriture fiable et à bon compte. C’est finalement en 1920 que la Société de patronage de l’Hôpital des tuberculeux de Québec devient l’Hôpital Laval. Le nom Laval fut choisi en l’honneur de Mgr François de Laval, premier évêque de Québec.
1920-1930
Le vent dans les voiles
Très vite, la capacité de l’établissement ne suffit plus à la demande. En 1924, un second pavillon, le pavillon Taschereau, voit le jour. L’hôpital dispose dorénavant de 240 lits. Ce pavillon sera rasé par les flammes quarante ans plus tard, soit le 1er septembre 1964.
Le développement de l’hôpital se poursuit en 1930. Les pavillons Notre-Dame et Rousseau sont érigés. Avec ses 450 lits, l’Hôpital Laval peut dorénavant traiter encore plus de patients. Il se modernise et fait l’acquisition d’un appareil de rayons X, en plus de mettre en place une pharmacie, un laboratoire, des salles de chirurgie et des salles de traitement. L’hôpital obtient rapidement une réputation d’excellence pour la qualité des services rendus aux tuberculeux et est même considéré comme l’un des établissements qui offrent les traitements les plus complets en Amérique.
1950-1960
La nouvelle vocation de l’hôpital
La découverte de l’isoniazide (Rimifon) révolutionne la lutte contre la tuberculose. La maladie est maintenant sous contrôle et le nombre de tuberculeux diminue sensiblement. La direction doit revoir la vocation de l’hôpital. Le sanatorium élargit sa gamme de traitements à l’ensemble des maladies pulmonaires.
En 1950, une aile regroupant divers services tels que cuisine, buanderie, cafétéria des employés et entrepôt voit le jour. La construction du pavillon Central débute quelques années plus tard, soit en 1953. Ce pavillon deviendra le plus important ajout à l’hôpital. Avec ses 550 lits, ses laboratoires, ses salles d’opération et plusieurs autres services, l’Hôpital Laval devient en 1955 l’établissement qui compte le plus grand nombre de lits en soins généraux et spécialisés de l’agglomération de Québec. Cette même année, l’hôpital inaugure son premier pavillon de recherche. L’hôpital devient alors le premier établissement de la région à disposer d’un centre de recherche. En 1956, bien que la très grande majorité des patients étaient encore des tuberculeux, l’hôpital a fondé les services de pneumologie, de bronchologie et de cardiologie. Nous avons établi ainsi les bases d’un centre de maladies du thorax. Le Département de physiologie cardiorespiratoire était mis en marche. L’Institut de cardiologie de Québec fut incorporé en avril 1957 et officiellement inauguré le 2 avril 1959, avec des buts bien spécifiques.
1968
Enseignement et recherche sous un même toit
Depuis sa fondation, l’Hôpital Laval s’est investi dans la formation des professionnels de la santé. En 1968, l’institution devient un centre affilié à l’Université Laval. Sa mission d’enseignement et de recherche est ainsi confirmée. La Faculté de médecine lui accorde une unité d’enseignement en médecine interne. L’hôpital met alors en place les infrastructures nécessaires pour s’acquitter de cette double mission. Des médecins professeurs et des chercheurs à temps complet sont désignés et des programmes d’accueil pour stagiaires et externes sont développés. Toujours en 1968, par l’intermédiaire de la Compagnie de téléphone Bell, l’Hôpital Laval effectue la lecture rapide des électrocardiogrammes à un certain nombre d’hôpitaux régionaux. Ces hôpitaux bénéficient ainsi de l’expérience de nos cardiologues.
1975
Le départ des Sœurs de la Charité de Québec
L’année 1975 marque une autre étape importante du développement de l’Hôpital Laval. Après 60 ans de loyaux services, les Sœurs de la Charité de Québec cèdent la gestion et la propriété de l’hôpital au gouvernement du Québec. L’hôpital est dorénavant un établissement public qui abrite 1 800 professionnels de la santé. L’ensemble des services est maintenu et même diversifié. La modernisation se poursuit et le centre hospitalier acquiert une renommée enviable à travers tout l’Est-du-Québec pour les services surspécialisés qu’il offre en cardiologie et en pneumologie. Le pavillon de prévention des maladies cardiaques (PPMC) est construit en 1979.
1980 à aujourd’hui
D’hier à aujourd’hui
Depuis octobre 1981, le département de chirurgie de l’hôpital offre la chirurgie de l’obésité, appelée chirurgie bariatrique, aux patients souffrant d’obésité sévère. En mai 1993, après entente avec le ministère de la Santé et des Services sociaux, l’Hôpital Laval a procédé à ses premières transplantations cardiaques. Affilié à l’Université Laval, l’hôpital a été désigné institut universitaire dans les domaines de la cardiologie et de la pneumologie en 1996, en vertu de l’article 89 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux.
À l’automne 2008, l’Hôpital Laval change officiellement de nom afin de mettre en évidence sa vocation de soins ultraspécialisés et universitaire, qui correspond davantage à la réalité de l’organisation. Il devient alors Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec. Le sens donné au mot « institut » correspond à un établissement de haut savoir offrant des soins, de la recherche scientifique et de l’enseignement. Dans cet esprit, le nouveau nom prend tout son sens puisqu’il identifie à la fois un centre hospitalier universitaire où la mission englobe un volet d’enseignement et de recherche en complémentarité avec les services et les soins offerts, ainsi qu’un volet en évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé.
En juillet 2009, le ministère de la Santé et des services sociaux confirme le statut de centre d’excellence en chirurgie bariatrique de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec. En février 2014, le ministère de la Santé et des Services sociaux désigne l’Institut comme l’un des deux centres du Québec dans le traitement du cancer du poumon et de l’œsophage. Le 1er avril 2015, l’Institut devient l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval.
Depuis, l’Institut est un établissement qui a marqué le 20e siècle et qui continue par la qualité de ses services à répondre aux besoins de santé de la population. L’interaction constante entre les soins cliniques, la recherche et l’enseignement, permet à l’Institut de bénéficier de personnel expérimenté et d’offrir des soins novateurs et de grande qualité. L’Institut offre aujourd’hui à la population locale, régionale et suprarégionale du Centre et de l’Est du Québec, ainsi qu’aux populations situées près des frontières avec le Nouveau-Brunswick et les États-Unis, des soins et des services surspécialisés en cardiologie, en pneumologie et en chirurgie de l’obésité. L’établissement a su se faire une place de choix au cœur du réseau de la santé du Québec.
Au-delà de la technologie, il y a la compréhension, il y a le dévouement… il y a des gens au service des gens, et ce, depuis 1918.