Outils de dépistage de la fragilité chez les usagers subissant une intervention cardiaque nécessitant une sternotomie
Afin de s’assurer de bien évaluer les risques et les bénéfices d’une intervention invasive et d’obtenir un consentement libre et éclairé, il est nécessaire d’être en mesure de dépister les usagers fragiles à risque de complications majeures. Dans ce contexte, le Département de médecine générale a sollicité l’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) de l’Institut afin de déterminer quelles sont les meilleures méthodes de dépistage de la fragilité chez les usagers subissant une intervention cardiaque nécessitant une sternotomie.
La recherche documentaire a permis d’identifier cinq revues systématiques (RS), 35 études non randomisées (ÉNR), et trois guides de pratique fondés sur les preuves. Sept outils se démarquent en termes de quantité et de qualité d’informations issues de la littérature, soit : l’échelle Fried à cinq éléments, l’échelle Fried à sept éléments, l’Edmonton Frailty Scale (EFS), l’Essential Frailty Toolset (EFT), le Frailty Index (FI), le Short Physical Performance Battery (SPPB) et la vitesse de marche sur cinq mètres.
Il est recommandé d’intégrer le dépistage de la fragilité à d’autres facteurs de risque et modèles de risque éprouvés pour la prise de décision. Chez les usagers âgés de 70 ans et plus subissant une intervention cardiaque nécessitant une sternotomie, il est recommandé au préalable de dépister la fragilité à l’aide d’un outil rapide comprenant une sensibilité élevée. Pour définir les composantes de la fragilité chez les usagers montrant un score positif, il est recommandé qu’ils soient ensuite évalués à l’aide d’un second outil à des fins complémentaires. Dans le contexte où un usager est identifié fragile à la suite de l’évaluation en deux étapes, et que l’usager devrait être admissible à l’intervention cardiaque selon le médecin traitant, il est recommandé que l’usager fasse l’objet d’une évaluation gériatrique complète. Cette démarche permettra de prendre une décision éclairée en ce qui a trait aux risques inhérents à la chirurgie, ou à réorienter l’usager vers des traitements plus appropriés. Enfin, il est recommandé de mettre en place des indicateurs de suivi postopératoire relatifs à la qualité de vie, au déclin fonctionnel et au delirium avec des résultats consignés au dossier.